Pièges à clics : quand soudain ...

Un phénomène qui épuise l'émotionnel sur la toile ... Quand la titraille s'encanaille !

Une petite bafouille sans prétention pour évoquer avec vous une tendance lourde ces dernier mois, celle des titres plein de mystère. À contrepied de ce que les stratégies de contenus narraient jusqu'alors. On ne va plus à l'essentiel pour intéresser le chaland. Je vous donne un exemple sans plus attendre histoire qu'on comprenne bien de quoi on parle. Allez hop, le cliché de ce nouveau genre éditorial :

Cet homme mangeais une biscotte dans son lit. Ce qui lui arrive ensuite est juste incroyable !

Le tout illustré d'une photographie qui sème gentiment la confusion entre n'importe quoi et pas grand chose. Réflexe humain de base : on se demande tous ce qui va arriver à ce brave amateur de céréales composites. Pour le savoir, une seule solution : cliquer.

Voilà, le piège a fonctionné. À merveille, même. Se torturer la tête à pondre du contenu de qualité, ce serait ignorer la puissance des médiums propre aux Internets. L'émetteur du message, par exemple, compte grandement sur la capacité d'atteindre la viralité. Et ce, même si mon iPad me suggère plutôt d'écrire virilité car il est, lui aussi, facétieux. Pas mal de gens lambda peuvent en faire l'expérience tous les jours sur Facebook : poster une info super croustillante et voir le flop pointer à l'horizon quand, deux heures plus tard, l'influent numérique du coin rameute les foules en liesse avec la même idée. Pour lui, les likes et les commentaires pleuvent. Il est plus important que le message, ce que les agences digitales nomment glorieusement comme le rôle de l'ambassadeur. Mais je m'égare à des hectopixels de ce que je voulais dire ici. Revenons-en à nos brebis galantes.

Les titres qui claquent dans le vent glacé resteront donc l'apanage des médias historiques. Pas de contrainte SEO dans un bon vieux canard, pas de reach à sublimer, point d'engagement social à grignoter. Avec l'infobesité, on a plus vraiment l'occasion de stagner dans le banal sans se faire ignorer par les audiences avides d'émotions fortes.

Bon, vous l'aurez compris : ce procédé ô combien malicieux a quelque peu tendance à m'agacer. Et vous, amis lecteurs, vous en pensez quoi ?


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