13 tzameti

Le chiffre treize, la roulette russe, l'argent. Invités de toujours des jeux où le fric est une question de chance, voilà le cadre. Mais plus que de simples babioles pour casinos, ce film là invite un autre convive à participer au jeu : la mort. Peu de films ne vous donneront autant la nausée. Un véritable choc esthétique et moral.

Lauréat du Grand Prix du Jury dans la section Films de fiction au Sundance Film Festival, rien que ça. 13 tzameti est un véritable choc émotionnel qui vous agrippe les vessies, les tripes, ou tout ce qui peut pendouiller. C'est le premier long métrage de Gela Babluani, un jeune cinéaste mais déjà pas mal torturé. Alors ce film ? Pourquoi ne pas passer au scénario ? Tout simplement parce qu'il est sacrilège d'en dévoiler la trame principale.

Sébastien est le héros du film. Il est tombé sur un filon bougrement intéressant : gagner plein d'argent en se rendant à un rendez-vous mystérieux. Le truc, c'est que la lettre de l'invitation n'est pas à lui. Elle avait été adressée à son employeur maintenant froid qui vient de se suicider. Pourquoi s'est il liquidé ? Appuyons le suspens, voulez-vous ?

Notre héros ahuri - car c'est un peu la dégaine qu'il trimballe - s'en court donc gagner fortune au rendez-vous qui l'attend. S'ensuit une série de plans où la pression monte : le rendez-vous est très secret. Un jeu de piste s'engage alors pour tombre dans la clandestinité d'une grande demeure loin de tout. Plus qu'un cluedo morbide, 13 tzameti est aussi un film à l'esthétique ébouriffante. Au delà des premiers démelès, la plupart des moments se déroulent en un huis clos oppressant. Sombre, noir, glauque, les tons anthracites d'un noir et blanc élégant soulignent l'intensité dramatique. Et niveau intensité dramatique, il se place là.

La mort est omniprésente, elle rôde, elle se palpe à chaque image et même, on croit en sentir l'odeur. Pour tout dire, la mort est l'axe de plus de la moitié du film. Morbide, car c'est une mort affligeante. Ridicule. Une mort sans panache, salie, encrassé par la stupidité et la cupidité humaine. Et qui pourrait bien vous en rendre malade le temps d'une bonne heure. Du grand Art.

Bande-annonce :

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